samedi 22 août 2015

Bienvenue sur le blog des Grâces en Grèce !

Ce blog retrace notre voyage en Grèce de juillet à août 2015, au moment de l'apogée de la crise financière grecque. Toutefois vous n'en trouverez pas beaucoup de traces ici : qu'il s'agisse de pudeur nationale, de solidarité sociale ou d'exagération des media occidentaux, la Grèce paraît moins décatie que la France pour un observateur provisoire qui reste à la surface des choses. Remercions les Grecs pour leur accueil et leur dignité dans ces moments difficiles de leur histoire.

Pour accéder à l'information contenue dans le blog, vous pouvez commencer par le début et suivre notre parcours en utilisant les flêches << et >> pour vous déplacer, utiliser les libellés pour sélectionner une série d'articles, ou consulter directement les quelques pages de synthèse mise à disposition :

Bonne lecture !

dimanche 9 août 2015

Retour en France

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Nous quittons la Grèce aujourd’hui, après un petit déjeuner très matinal et une bonne série de tournants. Heureusement le loueur ne détectera pas les maltraitances infligées à sa petite Citroën !


Nous serions bien restés plus longtemps dans le Pélion et plus généralement en Grèce. Les Graces suggèrent déjà de revenir, à quoi je réponds « Bien sûr : à la voile ! », mais c’est une autre histoire.

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samedi 8 août 2015

Elle est où la plage ?

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Le deuxième jour nous décidons d’aller nous baigner sur une plage située quelques kilomètres au nord de Pouri, en y allant à pied pour profiter de la nature. L’itinéraire que j’ai préparé a l’avantage d’emprunter partiellement l’un des anciens chemins muletiers empierrés (kalderimia) qui caractérisent le Pélion. Nous partons le cœur léger avec quelques tomates, œufs durs et bouteilles d’eau.

Mais la ramification incontrôlable du chemin desservant les pommeraies ralentit considérablement notre progression. Nous essayons plusieurs possibilités invariablement dissoutes par la végétation. Heureusement nous sommes accompagnés dans ce labyrinthe par deux jeunes chiens, qui en sautillant à nos côtés assouplissent le temps.

Alors que la tension monte à la troisième impasse, je roule providentiellement sur un tapis de brous de noix et m’effondre sur le côté, provoquant un laps d'hilarité. Peu de temps après nous trouvons l’accès à un chemin empierré, puis une source jaillissant directement du tronc d’un énorme châtaigner, point de repère recoupable sur la carte : la confiance remonte.

Le chemin empierré propose des escaliers bien pratiques pour monter les côtes, mais malgré cela il nous faudra encore deux heures pour atteindre une plage loin de tout, dont des adeptes du camping sauvage de diverses nationalités occupent toute la partie ombragée.

Ceci ne nous empêche aucunement de profiter du lieu. Nous prolongeons même le bain pour cette dernière journée en Grèce. Heureusement le retour à la maison profite du défrichage fait à l’aller et s’opère sans anicroche en un temps record.


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vendredi 7 août 2015

Explosion d’écume et châteaux de sable

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Le premier jour est marqué par une très longue matinée au temps incertain, où Alice et Anouk jouent au Monopoly tandis qu’Anne parfait l’efficacité du système d’irrigation des deux cerisiers du jardin en jouant du râteau et de la pelle. Elle est très fière de son œuvre que la voisine lui commente par force gestes enthousiastes.

L’après-midi, nous essayons une petite plage de sable près de Zagora, indiquée par Yorgos et Marina. En fait le sable s’arrête à l’endroit ou l’écume des vagues vient le frapper, pour céder la place à des gros galets qui ne facilitent pas la pénétration dans l’eau animée par de gros rouleaux, mais toujours très bonne. Nous y parvenons toutefois, accompagnés des explosions de rire d’Anouk ravie de toute cette agitation.


Toutes les femmes de la famille s’adonnent ensuite à des constructions de diverses inspirations.


Au retour nous visitons dans l’ancienne école une exposition de peintures d’un artiste ayant choisi de revivifier la mémoire des bateaux qui autrefois partaient du petit port de Zagora pour exporter la soie produite sur place.


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Début d’une séquence immobile

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Nos quelques jours à Pouri, dernier village du nord du Pelion avant le parc naturel national et la fin des routes asphaltées, est exactement ce qu’il nous fallait pour renouer avec une Grèce plus authentique, et ralentir notre rythme effréné. La contrepartie est que nous ne ferons ni ne verrons plus grand chose pendant ces deux derniers jours, tant le relief et les routes sommaires allongent les distances. Avec notre pauvre voiture de location d’entrée de gamme, nous aurions de toute façon du mal à nous déplacer sans risque : beaucoup de pentes sont à la limite de ses capacités, notamment en marche arrière, lorsque nous nous rendons compte d’une erreur de navigation, et cherchons à rebrousser chemin sur une route vaguement cimentée trop étroite pour faire demi-tour. Nous demeurons donc sur place, ne poussant guère plus loin que les quelques kilomètres à la ronde.

La maison, perchée à 300 mètres au-dessus de la mer, offre un beau point de vue sur les côtes abruptes et boisées. L’environnement est très vert, avec notamment beaucoup de marronniers, là où ils n’ont pas fait place aux pommeraies, aux noyers et aux plantations de kiwi. Nous avons presque le sentiment d’avoir changé de pays. D’ailleurs, la gardienne du petit centre culturel que nous visiterons le lendemain nous confiera quelle avait été sa surprise, enfant, quand elle avait découvert ce qu’était véritablement la Grèce lors d’un voyage scolaire, et l’envie que cela lui avait donné de demeurer dans sa région natale remarquablement isolée par la mer, la montagne et la forêt.

Nous ne rencontrerons aucun touriste, si ce n’est un vieux couple homosexuel dans le restaurant italien tenu par le jeune couple qui assure l’accueil dans la maison. Celle-ci a été rachetée par une famille d’Israéliens alors qu’elle menaçait ruine, mais nous ne trouvons presque pas de signes de leurs nationalité dans leur intérieur très agréable et bien arrangé, si ce n’est quelques DVD aux jaquettes en hébreux et une collection d’épices qui me feront longtemps hésiter avant de mettre au point une marinade pour les brochettes de poulet mariné au citron et à l’ouzo du lendemain.

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jeudi 6 août 2015

Vers le pays des centaures

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Le lendemain matin nous votons démocratiquement le principe d'une matinée de farniente plutôt que de continuer à visiter les monastères bondés. Nous en profitons pour tenter d'échanger avec une tortue errant dans le jardin de l'hôtel, sans succès. Puis nous partons pour notre dernière destination, un petit village perdu dans le nord du Pélion, une péninsule très montagneuse où les centaures étaient censés vivre autrefois.

Actuellement la spécialité de la région est plutôt la pomme, et nous espérons bien y passer quelques journées en paix. Les Grecs avec qui nous en avons parlé nous ont assuré que ce serait le cas, avec presque des larmes dans les yeux.

En chemin nous tombons sur un fabricant spécialisé dans le mobilier en ciment et en plâtre, dont fontaines, cygnes, barbecues en dur, ainsi que les inévitables édicules votifs jalonnant le bord des routes. C'est un peu gros à ramener comme souvenir et renonçons à demander les prix.

Puis c'est la traversée de la péninsule du Pelion vers sa côte est, et nous comprenons vite, vu le nombre de lacets que nous affrontons et la raréfaction progressive de la circulation principalement composée de pick-up, que nous allons effectivement jouir d'une complète tranquillité pendant quelques jours. Et de fait notre dernier gite est tellement à l'écart de tout, au bout d'une piste en terre intensément ramifiée sur sa fin, que nous ne réussirons jamais, les trois jours qui suivront, à en retrouver le chemin du premier coup lors de nos prudentes escapades à proximité.

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mercredi 5 août 2015

Un peu plus près du ciel

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Les Météores ce sont d'abord des roches sédimentaires sculptées par l'érosion. A partir du XIème siècle des ermites ont commencé à occuper les fentes coupant la peau de la pierre tendue vers le ciel, et au XIVème le premier monastère a été fondé au sommet du plus haut piton. Un siècle plus tard, le site en comportait vingt quatre. Voici une photo de deux d'entre eux par Lo Tangelini (avec le peu de temps que nous avions il n'a pas été possible de faire aussi bien).

Ces monastères sont partiellement ouverts au public, et nous découvrons vite qu'il doit y avoir énormément d'hôtels cachés dans la nature environnante ainsi que d'excursions organisées depuis le front de mer, car leur accès est terriblement encombré. Comme celui-ci se fait par d'étroits escaliers parfois taillés dans l'épaisseur du roc, nous retrouvons rapidement les embouteillages piétonniers qui nous avaient tellement plu à Oia. Il fait terriblement chaud, et notre curiosité culturelle fond au contact des groupes qui se succèdent de façon ininterrompue dans l'espace confiné des églises aux parois peintes.

Les monastères ont été le foyer d'une résistance active contre l'occupant ottoman puis nazi. Cet engagement parfois armé des prêtres orthodoxes compte beaucoup dans le statut privilégié dont jouit l'église grecque dans le pays (y compris sur le plan fiscal). Dans le grand Météore, une galerie de peintures présente les martyrs modernes des prêtres, et aligne les supplices infligés par les ottomans : un religieux particulièrement résistant a ainsi été écorché avant d'être brûlé sur un bucher puis roué de coups et enfin emmuré vif, sans doute par ce qu'il était impossible d'en venir à bout autrement.

Un musée historique présente également une collection de costumes militaires et des photos de la résistance orthodoxe pendant la seconde guerre mondiale, avec là aussi quelques représentations assez édifiantes. Notez le prêtre juché sur un rocher au fond à droite, tenant le drapeau grec. L'église est consubstantielle de la nation ici.
En fin d'après-midi nous partons faire le tour du rocher situé en face depuis l'hôtel. Dans une lacération de sa paroi il y a un petit autel inaccessible signé par des vêtements colorés.


A une bifurcation nous trouvons un chemin qui conduit à une petite chapelle rupestre. Il s'avère plus gratifiant de découvrir ce lieu modeste entretenu par la dévotion populaire que de faire la queue dans les monastères.


La randonnée nous livre également de beaux points de vue sur le paysage environnant, ainsi qu'une rencontre avec une tortue et un très vif écureuil noir.

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