<<
>>
Les Météores ce sont d'abord des roches sédimentaires sculptées par l'érosion. A partir du XIème siècle des ermites ont commencé à occuper les fentes coupant la peau de la pierre tendue vers le ciel, et au XIVème le premier monastère a été fondé au sommet du plus haut piton. Un siècle plus tard, le site en comportait vingt quatre. Voici une photo de deux d'entre eux par Lo Tangelini (avec le peu de temps que nous avions il n'a pas été possible de faire aussi bien).
Ces monastères sont partiellement ouverts au public, et nous découvrons vite qu'il doit y avoir énormément d'hôtels cachés dans la nature environnante ainsi que d'excursions organisées depuis le front de mer, car leur accès est terriblement encombré. Comme celui-ci se fait par d'étroits escaliers parfois taillés dans l'épaisseur du roc, nous retrouvons rapidement les embouteillages piétonniers qui nous avaient tellement plu à Oia. Il fait terriblement chaud, et notre curiosité culturelle fond au contact des groupes qui se succèdent de façon ininterrompue dans l'espace confiné des églises aux parois peintes.
Les monastères ont été le foyer d'une résistance active contre l'occupant ottoman puis nazi. Cet engagement parfois armé des prêtres orthodoxes compte beaucoup dans le statut privilégié dont jouit l'église grecque dans le pays (y compris sur le plan fiscal). Dans le grand Météore, une galerie de peintures présente les martyrs modernes des prêtres, et aligne les supplices infligés par les ottomans : un religieux particulièrement résistant a ainsi été écorché avant d'être brûlé sur un bucher puis roué de coups et enfin emmuré vif, sans doute par ce qu'il était impossible d'en venir à bout autrement.
Un musée historique présente également une collection de costumes militaires et des photos de la résistance orthodoxe pendant la seconde guerre mondiale, avec là aussi quelques représentations assez édifiantes. Notez le prêtre juché sur un rocher au fond à droite, tenant le drapeau grec. L'église est consubstantielle de la nation ici.
En fin d'après-midi nous partons faire le tour du rocher situé en face depuis l'hôtel. Dans une lacération de sa paroi il y a un petit autel inaccessible signé par des vêtements colorés.
A une bifurcation nous trouvons un chemin qui conduit à une petite chapelle rupestre. Il s'avère plus gratifiant de découvrir ce lieu modeste entretenu par la dévotion populaire que de faire la queue dans les monastères.
La randonnée nous livre également de beaux points de vue sur le paysage environnant, ainsi qu'une rencontre avec une tortue et un très vif écureuil noir.
<<
>>