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La capitale de Santorin, Fira, est entièrement dévolue au tourisme et regorge de boutiques en tous genres et de restaurants. Pour échapper à la foule cosmopolite qui quadrille ses ruelles à toute heure, il n'y a pas trente six solutions : il faut se réfugier au musée archéologique. Moyennant un droit d'entrée modique, celui-ci offre calme, fraîcheur et lumière modérée. Ca vaut vraiment le détour !
Le musée présente une bonne partie des oeuvres d'art mises à jour dans la ville antique d'Akrotiri à partir de 1967 par l'archéologue grec Spyridon Marinatos. Celui-ci l'a retrouvée sous une couche de cendres et de pierres ponces de quinze mètres d'épaisseur, éjectées lors de la dernière éruption du volcan (au XVI ou XVIIème siècle avant JC), avant qu'il ne s'effondre dans sa chambre magmatique en formant la caldeira actuelle et au passage un tsunami qui a un temps été tenu responsable de la disparition brutale de la civilisation minoenne.
L'éruption ensevelit et protégea la ville comme le Vésuve l'a fait ultérieurement de Pompéi, mais aucun corps n'y a été retrouvé : les habitants, alertés par le tremblement de terre qui la précéda, quittèrent probablement l'île avec leurs biens les plus précieux. Marinatos était convaincu que cette catastrophe avait donné naissance à la légende de l'Atlantide.
La découverte d'Akrotiri est un mélange d'obsession, intuition, déduction et érudition, puisque Marinatos s'est en partie basé sur les indications des auteurs antiques Strabon et Pindare pour choisir l'endroit où piocher, tout de suite avec succès. Il mourut en 1974 sur le champ de fouilles en tombant d'un mur instable, peu après avoir été licencié par le nouveau chef de la junte des colonels, non en raison de divergences idéologiques, puisqu'il était un ardent nationaliste, mais par ce qu'il avait été trop proche du dictateur précédent.
Selon les archéologues, la ville n'aurait été fouillé qu'à 4% aujourd'hui, ce qui laisse espérer de belles découvertes. Il est possible de visiter le site protégé par un toit de lames de bois articulées.
Les maisons dégagées pouvaient avoir deux ou trois étages, et étaient reliées à un système d’égout. Une partie de leurs murs étaient décorées de fresques dont certaines sont bien conservées comme en témoignent ces quelques clichés. Leur style, naturel et très dynamique, reposait largement sur l'observation.
Les sculpteurs n'étaient pas en reste : en témoigne notamment cette tête d'animal que certains d'entre vous sauront immédiatement identifier, ou alors ce n'est plus la peine d'incorporer d'easter eggs dans ce blog.
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